Polémologie

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Polémologie

– Définition

Le mot « polémologie » est composé de deux mots grecs 

Polemos, c’est-à-dire guerre, conflit – dérivé de polis la ville ,sujet et objet de conflits – et logos, étude et connaissance scienti-fique .

Le terme originel français « polémologie » (Larousse), créé en 1945 de deux racines grec-ques, n’a sans doute pas d’équivalent étranger originel (l’espagnol est polémologia ,l’anglais polemo-ligical) .

Tout autre équvalent linguistique risque d’exprimer non pas le meme objet mais des recherche différentes sur la guerre , la paix et les conflits.

La discipline découverte,la polémologie , est et devient une branche nouvelle des science humaines, politiques et sociales . son objet est l’étude scientifique des guerres ,des paix et des conflits, trilogie insérable de la vie des socié-tés ; son but est d’éclairer l’environnement socio-logique des activétés de paix et de contribuer à leur sauvegarde .

La polémologie considére la guerre comme un phénoméne social « ordinaire » ,susceptible d’étre étudié scientifiquement par les méthodes des science humaines. Mais , en raison des accep-tion nombreuses de l’expression « science de la guerre », le mot « polémologie » a été créé par gaston bouthoul ,en 1942 , afin d’éviter toute confusion .Dans le même souci d’écaeter les équi-voques,il est apparu nécessaire de délimiter soi-gneusement le champ de nouvelle recherche. De caractére interdisciplinaire, la polémologie s’ajoute aux disciplines traditionnelles des sciences humaines et sociales, théoriques et appliquées, en utilisant leurs acquis mais en y ajoutant une approche nouvelle . D’emblée, aussi , on s’est inter-rogé sur les rapports entre la polémologie nais-sante et la statégie – politique , militaire , écono-mique , culturelle – science plus que millénaire, même en remontant seulement à sun Zi.

La polémologie reléve du domaine de la connaissance et se propose d’étudier tous les champs conflictuels dans leur profondeur et leur évolution , avec pour seul objectif : « si tu veux la paix , connais la guerre » , mais connais-la dans toutes ses profondeurs . la stratégie reléve du domaine de l’action , à la fois réflichie et soudaine qui , par un enchaînement d’actes tactiques diverts dans le temps et dans l’espace , vise à établire ou rétablier des  situations favorables aux desseins du politique . Il y a entre la polémologie et la stra-tégie , qui est certes aussi connaissance spécifique , le même rapport que celui qui s’établit entre connaissance et action . Certes , dans l’histoire et la politique , le « savoir » – un meilleur « savoir » – ne saurait engager le « vouloir » du « pouvoir »qui assume seul la pleine respon-sabilité. Mais ,au cours des siécles et dans tous les domaines, c’est la vocation et la noblesse du « savoir » d’approfondir et de mettre à jour les connaissances des divers phénoménes. Se posent dés lors , dans la nécessaire « historicité », deux questions solidaires :l’esprit, les fondements et le champ d’action de la polémologie ; l’évolution de ses recherches, de leur champ d’application et de leurs résultats, en fonction de l’évolution du statut de l’organisation car la fonction et l’organe sont , dans toute entreprise humaine- individuelle ou collective – en constante relation . à cet égard , la polémologie a ,à ce jour , connu trois pé-riodes , trois étapes : 1932-1965, 1965-1990,depuis 1990 .

la premiére étape, fondatrice , va de 1932 à 1965 . la création officielle de la polémologie , dontl’idée est née en 1942, a lieu en 1945 lorsque gaston bouthoul, avec quelques amis, fonde l’Institut français de polémologie dont il dépose officiellement les statuts à paris comme « associa-tion régie par la loi du 1er janvier 1901 » :régime qui assure liberté et souplesse. Ce n’est pas une création spontanée mais l’aboutissement de lon-gues années de recherches au cours desquelles,depuis 1930 ,il publie ses premiers ouvrages tou-chant à plusieurs disciplines des sciences hu-maines et sociales :philosophie ,sociologie , éco-nomie, démographie ,relations internatioles .période à partir de 1945ou ,avec quelques amis français – dont le professeur Julien  Freund- ,italiens , belges et suisses il élabore et pose les bases de la nouvelle discipline et de ses recherches.

Un esprit 

un caractére scientifique et interdisciplinaire.

Un objectif

Favoriser la paix par une meilleure connaissance du faisceau des causes générant et développant l’agressivité collective. Dans son esprit, la guerre englobe la notion plus générale de conflits politiques vio-lents, des microconflits aux macroconflits , et dans tout conflit il y a , plus ou moins présent et plus ou moins neutre , un tiers , un ou multiple .

Une méthode

Se conduire dans l’observation et l’étude  du phénoméne guerre-paix-conflit comme le chercheur en biologie et en médecine dans son laboratoire ou sur la terrain à l’instar de pasteur et yersin ; étudier en profondeur les diverses agressions externes et internes qui s’attaquent à un être vivant pour aider à trouver non seulement des remédes mais encore des pré-ventions et des antidotes alors que les particiens luttent contre chacune de ces agressions indivi-dualisées avec les moyens toujours limités et pré-caires à leur disposition.

Faire avancer la connaissance en vus de l’action 

En étudiant le phénoméne guerre-paix-conflit prendre certes en compte le domaine habituel des disciplines tradi-tionnelles, mais ouvrir ou développer plus spécia-lement l’observation et l’étude de certains moments sensibles : les singes annonciateurs et les prodromes (d’où l’idée de « barométres polé-mologiques »), les passages de la paix à la guerre et de la guerre à la paix, les crises (dans lécriture chinoise, crise s’exprime par deux signes : le premier signe « crise » , le second « opportu-nité »), les moments critiques ou salvateurs.

Tenter de prendre en compte toute la profon-deur du champ historique et toute l’étendue de champ géographique et géopolitique conflictuel.

Approfondir et affiner le champ des causes des phénoménes conflictuels violents en distin-guant

Les causes événementielles comme la « dépêche d’Ems » en 1870 qui sont le « déclen-cheur », occasionnel, exploitéou subi ; les causes conjoncturelles et les causes structurelles , notam-ment les grands déséquilibres et dysfonctionne-ments des structures diverses, causes dont l’origine remonte parfois loin dans le passé ainsi que les structures mentales . Ce sont ces causes strurelles qui générent et développent l’agres-sivité collective, ce virus des guerres.

Etendre le champ de la recherche sur l’agressivité et la violence collective meurtriére aux trois champs conflictuels que sont les conflits intra-étatiques, nettement limités à l’intérieur d’un état ; les conflits inter-étatiques opposant plusieurs états ou groupes d’etats, et les conflits trans-étatiques , devenus de plus en plus fréquents et violents depuis le début du xxe s., avec l’intervention d’armées étrangéres.

Ⅱ- spécificité de la polémologie 

Une discipline ou une institution nouvelle n’a d’intérêt majeur et d’avenir que si elle a une spé-cificité originale :objet , champ , esprit , méthode.

A cet égard, il convient d’apprécier la relation de la polémologie avec les disciplines traditionnelles (philosophie, stratégie, relation internationnales, économie, droit …), d’une part, et avec les nom-breux instituts et organismes de recherche qui , dés la fin du XIXe s. et surtout depuis 1945, se sont créés dans le monde au gré des initiatives et des cultures , d’autre part. la spécificité de la polémo-logie a été soulignée par deux témoignages de :

Valeur (extrait de deux articles « polémologie » de

-Gaston Bouthoul, 3avril 1979 ,et « Gaston Bouthoul, sociologue de la guerre et de la paix », 1981, de julien freund , publiés dans études polé-mologique , n° 24 , juin 1981) , celui de gaston bouthoul, son fondateur et celui du professeur 

– Julien freund , de l’université de strasbourg , qui, dés 1945 et jusqu’en 1980,  tout en développant ses propores recherches sur la conflictualité a été le plus proche de sa pensée et de son action . 

Pour gaston bouthoul , la polémologie pro-céde de l’observation suivante : « les groupes humains souverains, tribus, peuples et nations,sont habités par de vieilles haines traditionnelles, raciales , nationales et religieuses. Ils cultivent de longues séries de griefs historiques , de rivalités et de conflit de toutes sortes . cependant , malgré cela , ils peuvent entretenir très longtemps des relation de bon voisinage . puis on assiste à la reviviscence de cette animosité assoupie . elle éclate comme un volcan qui entre en éruption . les mêmes incidents, facilement aplanis en période calme, deviennent alors d’insurmon-tables casus belli. » comment expliquer une telle oscillation . « Si la guerre n’est qu’un phénoméne erratique et sporadique n’ayant d’autre cause que le caprice ou la méchanceté des hommes , il est impossible de tenter de la comprendre, de même qu’il est vain de lui chercher des dériva-tifs des substituts ou des remédes , propres à ser-vir de bases solides à la paix. » Or le phénoméne guerre peut être étudié scientifiquement et, « parmi les premiéres recherches originales de la polémologie , viennent les dénombrements , facili-tés depuis quelques années par l’usage des ordi-nateurs. Ils peuvent recenser les conflits armés, les grouper par analogies et par ordre d’im-portance et comparer leurs variables .Ils permet-tent de vérifier les hypothéses de périodicité de ces accés de violence collective organisée … En outre, la comparaison des effets de la guerre conduit à dégager leur degré respectif de perma-nence. Parmi ceux-ci sont toujour présent :les effets économiques (destructions,consommation accélérée des réserves et d’armements préalable-ment accumulés ,pillages,exactions ,etc.) ; les effets démographiques ,parmi lesquels il faut dit-tinguer ceux qui ont un caractére de génocide partiel ou total et ceux qui ne portent  que sur les hommes jeunes (infanticide différé). On peut inférer de ces fréquences , de ces présences et de ces absences ,les probabilités fonctionnelles de la guerre ».

  Pour julien freund, l’œuvre polémologique de gaston bouthoul pose une question de priorité : faut-il aborder les problémes de la paix et de la guerre à partir d’une analyse de la paix ou au contraire de la guerre ? «  cette question peut paraître oiseuse au premier abord, mais elle est capitale .Il ne cessait de répéter :”Si tu veux la paix, connais la guerre.” C’est pour cette raison qu’il a créé une polémologie et non une iréno-logie et qu’il a toujours maintenu une certaine distance à l’égard de peace research … c’est en «étudiant la guerre que l’on prend conscience de la fragilité de la paix .en effet ,s’il suffit d’un homme décidé pour declencher la violence , il faut l’accord de tous pour établir la paix ou y rester. Gaston bouthoul n’en tire cependant pas une conclusion générale pessimiste. Au contraire pas une conclusion générale pessimiste. Au contraire, dans divers textes, il a affirmé son optimisme,à la condition cependant que l’on abandonne la méthode sentimentale, plaintive ou purement édifiante , pour des études scientifiques sérieuses et patientes … Seules des recherches précises et minutieuses sur les causes des guerre et non les motifs épisodiques et superficiels pourraient être payantes à l’avenir . encoure faudra-t-il que les hommes politiques veuillent en tenir compte . »

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